lundi 6 février 2012

L'école primaire à la Suisse

Ça fait longtemps que je voulais vous expliquer comment ça fonctionne ici à l'école suisse. Le temps sibérien (le vent qui souffle vient vraiment de Sibérie) me donne le temps nécessaire pour vous l'expliquer.   Similaire en plusieurs points avec l'école primaire au Québec (la réforme au Québec s'est inspirée de la Suisse), l'école Suisse est aussi différente.  Des points en mieux, des points en moins... Et quelques trucs assez chouettes dont on pourrait s'inspirer.


Les notes, les classes
Tout d'abord les années ont à peu près le même nom sauf pour la maternelle - ici la première (4 ans) et la deuxième enfantine (5 ans).  Julien est en première primaire et Maximilien en 5e, primaire.


Les apprentissages ont lieu aux mêmes années.  Les notes par contre, il n'y en a pas avant la 5e année.  Les notations sont  A (atteint), AA (atteint avec aisance), LA (largement atteint), PA (partiellement atteint) na (non atteint).


Un esprit sain dans un corps sain
On veille à ce que les enfants soient polyvalents et on les éveille à tout de sorte d'activités artistiques et sportives.  J'ai aussi l'impression que le sport y est plus important qu'au Québec (2  périodes par semaines et à l'occasion 3).  Déjà dans plusieurs années scolaires, ils partent en camp sportif (ski de fond cette année pour Maxi et alpin l'année dernière). 


Au printemps, une semaine d'activités est organisée pour les enfants de 5e;  Pendant 3 jours ils vont pouvoir essayer différentes disciplines sportives ou autre (vélo de montagne, orchestre, équitation, comment fabriquer du savon (!!), échecs, mathématiques avancées, visite au musée d'art contemporain, maquettes architecturales pour n'en nommer que quelques-unes).  


Une école pas faite pour des mères au travail
Le midi, la majorité des enfants rentrent à la maison pour diner.  Il n'y a pas de cafétéria ni de service de garde à l'école.  Mais heureusement dans quelques communes, dont la nôtre, une fondation de la petite enfance offre le service de repas et de garde après l'école.  Ce service est évidemment payant et ce, proportionnellement au salaire.  Croyez-moi c'est loin du 7$ par jour....  


Un avenir qui se décide tôt
C'est en 5e année, que les choses deviennent différentes.  On est déjà dans un mode secondaire (avant la 5e et 6e faisaient partie du secondaire). Maximilien a donc un professeur titulaire qui lui enseigne le français, l'allemand et les activités manuelles (scier du bois, faire de la couture..).  Cette prof, comme une bonne partie des maîtresses et maîtres, leur enseigne aussi la gym (l'éduc quoi!).  Sinon les autres matières sont enseignés par des professeurs différents (histoire, science, géographie, mathématiques, musique).


Les profs défilent dans la classe, qui elle est toujours la même.  
Rendu en 6e année, c'est à ce moment qu'a lieu la sélection entre les enfants qui sont promis à un avenir universitaire, technique ou à un métier.  


VSB, VSG, VSO
Ces mots clés, je les ai appris assez vite.  La pression chez les parents se sent déjà car les notes de 5e sont importantes aussi.  Une moyenne de 5/6 est nécessaire dans les 3 matières importantes : le français, les maths et l'allemand.  
La voie royale c'est la VSB: la voie baccaulauréat : celle qui mène aux études universitaires. Moins de 20% des enfants.  Après 3 ans de secondaire, les élèves entrent au gymnase préparant à la maturité académique (Bac "S"). Le reste se prépare dans des écoles de diplôme (maturité commerciale) et/ou de perfectionnement à entrer dans des professions réputées difficiles.


Les autres voies sont la VSG : la voie générale mène aux apprentissages et aux diplômes d'écoles spécialisées et la VSO est à la voie à options qui mène aux apprentissages uniquement.  


Après leur scolarité obligatoire, plus de 60% des jeunes (15-16 ans) entrent dans le monde professionnel, avec un "contrat d'apprentissage". Ils se retrouvent donc en formation, pour 1 - 2 jours par semaine en école professionnelle et, pour le reste de leur temps, en entreprise chez le patron formateur qui les a engagés.
Des passerelles existent permettant de changer de voie si certaines conditions sont réunies.
Bref, les élèves suisses entrent dans le milieu du travail beaucoup plus tôt que nous et les stages offrent un type d'apprentissage alternatif intéressant.  Évidemment, les Suisses arrivent à pourvoir des effectifs pour des métiers professionnels et techniques, chose qui est difficile au Québec.  Mais bon, dans certains cas, ça peut être assez triste de ne pas offrir à certains jeunes un horizon plus large.  


Mais bon, je ne veux pas vous étourdir trop longtemps avec un système un peu difficile à comprendre et qui varie de canton en canton.  


Le conseil de classe


Pour terminer, une des initiatives que je trouve plus qu'intéressante, c'est le conseil de classe.  Chaque vendredi, les enfants (à partir de la 5e) sont invités à écrire un mot et à le déposer dans une boite.  Un enfant les lit tout haut.  Alors, le harcèlement, les intimidations, les coups bas  sont mis au grand jour et surtout à mis à l'attention de la maîtresse.  En début d'année, beaucoup de plaintes étaient rédigés à propos d'un garçon qui tentait d'avoir de l'attention en utilisant des stratégies assez négatives.


La maitresse a su bien gérer la situation et ce garçon a maintenant plein d'amis, dont mon fils.  En ce moment, tout va bien et le conseil de classe sert surtout pour les félicitations (ils s'envoient des mots de félicitations pour les amis qui ont obtenu de bonnes notes).


En tous les cas, mes enfants sont très heureux à l'école ici.  


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