jeudi 27 septembre 2012

Pas besoin d'argent!

Une des constatations après 2 ans de vie ici, c'est que les gens n'ont pas besoin d'argent...  Résultat, ils sont très indépendants dans leur business et du coup, assez peu débrouillards/créatifs.

Les Suisses sont très gâtés de par leur situation économique, politique et géographique.  De plus, le coût de la vie, fait que les gens qui n'ont peu de moyens traditionnellement, par exemple, les artistes, ne vivent pas ici.

Il faut prendre ça avec le rire mais ça vous donne des situations comme suit :

- Tu rentres au resto d'un hôtel avec une copine pour prendre un café/dessert un mardi midi : on te dis, eh bien oui, on est fermés le mardi, voilà...
- Tu essaies de louer une embarcation (kayak/pédalo) 2 jours après la rentrée des classes (un 29 août où il fait 28 degrés précisons-le).  Le petit monsieur, qui gère son business  n'est pas là, même si ses heures d'ouvertures annoncées tant sur son site web que sur place indiquent que ça devrait être ouvert.  Tu lui téléphones et tu obtiens un : je suis désolé, peut-être demain, rappelez moi...  Au même moment, y a d'autres zozons comme moi, qui attendent pour louer et se heurtent devant un endroit vide...
- Tu veux t'acheter un kayak.  Bon, idéalement, il faut trouver une place à port...  Personne n'a vu d'opportunité... tu demandes au gars de la plage : ah non, on ne fait pas ça....  Il pourrait se faire de l'argent en louant des places de storage, mais non, il ne fait pas ça. Point.
- Sans parler des magasins qui ont des heures d'ouvertures incroyables (fermeture les après-midis), du club vidéo ouvert seulement de 15h00 jusqu'à 18h00 (fermé évidemment le dimanche).
- Les heures du dîner?  à certains endroits, je me suis fait vraiment répondre comme si j'étais une demeurée d'oser penser qu'ils étaient ouverts (au garage par exemple).

Bref, faut s'adapter et ça permet de développer le sens de l'organisation à un extrême...  Il faut toujours penser à téléphoner avant partout où on se déplace, au cas où.  Et puis, vaut mieux en rire!  Le coup du resto le mardi, ma copine et moi, on en pleurait de rire...on avait essayé d'aller en kayak le matin même, décidément ce n'était pas notre journée.

jeudi 16 août 2012

La qualité allemande pour le plus grand bonheur des familles

Eh non, pas d'achat de BMW ou de Mercedes ce mois-ci.

Nous revenons d'Europa Park, le grand parc d'attraction européen situé à Rust au sud de l'Allemagne, à la frontière de l'Alsace.  Ce parc dont le thème est l'Europe n'a aucun lien avec Disney.  Toute l'année, on fait subir nos propres choix à nos chers garçons : galeries d'arts, musées d'art moderne, concerts classiques, virées dans les capitales européennes, tout cela sans DS, iPod Touch ou autre moyen de s'en sortir... faut quand même leur faire plaisir aussi à ces martyrs des temps modernes.

Le séjour de Sébastien, le meilleur ami de Maximilien tombait bien pour un séjour du genre car si David et moi ne sommes pas friands de manèges qui nous font tourner la tête, nos deux moineaux de 11 ans, eux, le sont.

Nous avions loué un gîte dans le village d'à côté à Kappel-Grafenhausen.  Nous avons été ccueillis comme des rois par Luise et Joachim Wiegert dans leur jolie maison (éco-énergétique) d'une propreté, d'un confort et d'un goût irréprochable. Luise nous servait le déjeuner sous sa pergola avec tous les petits détails et les gentilles attentions d'une parfaite hôtesse.  Ses confitures (pêche, mûre, prune, reine-claude, abricots) valent une mention spéciale.  Joachim lui, a montré ses lapins et son jardin pour le plus grand bonheur des garçons.

Le parc situé dans une forêt rend la visite agréable et confortable même par temps chaud.  Les décors représentant successivement la France, l'Allemagne, la Suisse, l'Italie, la Russie, la Scandinavie sont léchés et magnifiquement réalisés.  Évidemment, on peut manger les spécialités de tous les pays et la qualité est au rendez-vous.  Les prix sont très raisonnables et en aucun moment, on a l'impression de se faire rouler.  On peut y acheter du melon d'eau et du pop-corn pour 2 euros et les familles qui veulent apporter leur pic-nic peuvent le faire.  Partout le service est accueillant et le personnel parle en général 3 langues.

Maxi et Seb ont fait le Blue Fire, le Silver Star, l'Euro-Sat, l'Euro-Mir, l'Atlantis, le Posséidon pendant que David, Julien et moi avons fait des manèges un peu plus détendants (rafting, pitoune, bobsleigh, maison de l'horreur, la plus belle que j'ai jamais vue d'ailleurs).

On pensait bien que 2 jours de parc d'attraction, ça serait long.  Eh bien non.  La beauté du site, la variété des activités et de l'animation ont ravi tout le monde.  Le 3e jour de notre périple, nous avons pris le ferry et traversé en France pour aller visiter le château médiéval de Haut-Koenigsbourg, rénové en 1908 par les Allemands.  Nous espérions en profiter pour pouvoir ensuite manger des Flammekeuches... mais nous sommes arrivés au resto à 14 heures.  Pas un seul restaurant (4 pour être exact) n'a voulu nous accueillir (il y avait de la place!).  Ah, douce France....  On a dû faire quelques kilomètres et aller manger dans un restaurant d'hôtel merdique.   Il faudra se souvenir de ce détail quand on voyage en France.

Voici les photos de ce beau petit séjour à l'Europa Park.

jeudi 28 juin 2012

Les Suisses, pas chaleureux?

Dans les idées reçues sur la Suisse, plusieurs s'avèrent véridiques.
Organisés, ponctuels, calmes, propres, cafteurs, minutieux, à cheval sur les procédures et les règles, c'est tout à fait vrai.

Froids?  Pas sûre.  En Romandie (la Suisse francophone), les gens sont accueillants de façon assez extraordinaire.  Des apéros aux buffets canadiens (seuls les Suisses appellent ainsi nos soupers communautaires), je n'ai pas assez de doigts et d'orteils pour compter les événements auxquels nous avons été invités depuis 2 ans.  Ça va de la boulangerie du village qui fête ses 20 ans, aux propriétaires du restaurant du port qui invitent tout le village pour célébrer la naissance de leur premier petit-fils, aux fêtes de Noel et de la fête annuelle du village, des apéros de début d'année de la classe de Julien, de souper canadien de fin d'année de cette même classe, du souper de l'orchestre, aux voisins qui invitent pour l'apéro ou des parents des amis qui invitent à voir le match...

Un étranger qui arrive au Québec est franchement nettement moins bien accueilli.

Pourtant, c'est assez bizarre. Les Québécois nous sommes très faciles d'accès et d'approche mais de là à inviter des gens chez nous, c'est autre chose.

Et les Suisses allemands?  Pas sûr que ça soit si différent.  J'en connais plusieurs et ils ont eux aussi, ce sens du communautaire et de l'accueil.  Les gentils moniteurs de mon club de Nordic Walking (Egorn, Hans et Alain) organisent à chaque saison des apéros avec de magnifiques trucs à manger pour tout le monde.  Ma voisine, zurichoise m'apportait la semaine dernière, du fromage de l'alpage où elle a son chalet.

J'arrive du fameux souper de fin d'année au bord du Lac.  La vie est belle, j'ai trop bu de vin et de bière...  Vive la fin de l'année scolaire et bonnes vacances d'été à tous!

dimanche 3 juin 2012

Ma maison : à vendre ou à louer ? À garder!

Je suis attachée à notre maison de la rue Kent, c'est pourquoi en venant en Suisse, la vendre n'était pas une option malgré les pressions de mon agent qui voulait m'éviter les désagréments d'avoir les locataires (et se faire une jolie commission).

Les désagréments se sont bel et bien matérialisés.  Non pas par des mauvais payeurs mais par la différente conception de la propreté de nos locataires.  Je vous épargne les détails de leur malpropreté pour aller au plus incroyable geste : installer des couches partout dans la maison afin que leur bébé chien puisse faire ses besoins au lieu de le sortir dehors....  Et, cette constatation a été faite lors d'une visite planifiée par mon agent d'immeuble.

En effet, comme mes charmants locataires voulaient partir au mois de juin pour déménager sur la Rive-Sud, nous nous étions convaincus que de vendre était la meilleure option puisque la gestion à distance de locataires malpropres était trop drainante.

Mettre une maison en vente habitée par des *&?*)&$%# BIP! n'est pas de tout repos.  Gérer les susceptibilités, les équipes de ménage, tout ça à distance...  ça met à boutte la fille la plus hop la vie.

Pour en rajouter une couche, lors de notre voyage à Vienne, le drain principal de la maison a rendu l'âme.... et la marde a refoulé dans le garage.  J'ai dû gérer les équipes de débloquage, gérer les émotions de notre locataire et finalement de remplacement de ce drain.  Heureusement que j'avais une dame de confiance efficace pour m'aider : Lilibeth, référée par mon ami Réjean sans oublier Geneviève et Claude qui m'ont été d'un bon secours.

Pour en finir avec mes nerfs, les visiteurs ne se sont pas rués pour visiter ma très jolie maison située dans un quartier un peu moins recherché même avec des égouts tous neufs.  Le marché montréalais montre des signes d'essoufflement (voir ce bon article sur la surévaluation du marché Montréalais).

L'amour filial, c'est fort.  Ma maman m'avait dit que si jamais on avait besoin d'eux qu'ils déménageraient volontiers chez nous.  J'avais jusqu'à là écarté cette possibilité de les faire déménager pour rien... mais mon conseiller financier spécial et ami a jeté une nouvelle lumière sur cette solution et ainsi évité de prendre une mauvaise décision que nous aurions regrettée.

Un mois plus tard et les planchers refaits pour éliminer toute odeur des animaux, ils y sont,  un peu puckés de leur déménagement, mais ils y sont. Grâce à mes parents, nous continuerons en paix notre séjour en Suisse.

Près d'un an que je n'ai pas vu le Québec et la plupart d'entre vous.  Je m'ennuie et j'ai hâte de vous revoir.  

lundi 7 mai 2012

La boum

Une boum : on est rendus là.  Onze ans seulement.

Dès qu'ils sont en âge d'aller en camp de ski (à 10 ans), les jeunes Suisses participent à des boums puisque c'est la tradition lors de la dernière soirée du camp.  Ensuite, les jeunes en organisent pour leurs anniversaires. Depuis l'année dernière, Maxi a été invité à au moins 4-5 boums.  

Des vraies boums avec des slows, là!  Et les garçons invitent les filles.  

Maxi adore danser et particulièrement les slows.  L'année dernière quand il est revenu de son camp de ski, il nous annoncé avoir dansé 16 slows avec 12 filles différentes.  Et puis, il m'avouait que lui, des boums tous les soirs, ça serait le paradis.

Alors pendant un an, il m'a asticotée avec un savoir-faire inouï depuis près d'un an pour avoir une boum à sa fête.  
J'ai fini par céder.  

Comme on a un carnozet (salle pour manger de la fondue) dans le sous-sol de  notre immeuble, c'est là qu'on l'a organisée.  

On a travaillé fort sur  le programme musical.  Comme le minimum requis selon lui était 15 slows, on a dû puiser dans le répertoire des années septantes et huitantes ;)  Hotel California, Babe, Still Loving you de Scorpions, le slow de la Boum, Total Eclipse of the Heart, Angie, mais aussi Patrick Bruel, Youssou'n Dour...  Le petit monsieur était bien satisfait des propositions de ses parents! C'est un romantique comme son père, notre Maxi.

On a emprunté les sets de lumière et la boule disco aux parents d'un copain à Maxi et voilà, c'était ce samedi.  Les filles sont arrivés sur leur 36.  Les robes, le maquillage pour certaines... Et les garçons, la tête plein de gel pour plusieurs!  Ils sont vraiment beaux les enfants à onze ans.  Pas encore l'ingratitude de l'adolescence.  

Mommy a cuisiné 2 gâteaux pour notre joyeux groupe (17).  

Et puis, on les a laissé.  On est descendu aux 15 minutes pour voir que tout était ok parce qu'ils en ont des idées farfelues... Genre décider de brasser les bouteilles de liqueur comme du champagne lors de la victoire du Grand Prix....  Et ils ont dansé, bu du coca et rigolé jusqu'à dix-heures et demie, bien assez à cet âge là.  Maxi a dansé presque tous les slows.  Vous vous demandez si il a une préférée: évidemment!! 

Ça reste malgré tout très bon enfant.  Et comme j'ai déjà rassuré mon amie Geneviève, les jeunes Suisses ne sont pas plus précoces que les Québécois.  Il semblerait même plus innocents si l'on en croit les sondages...  Mais en tout cas, ils sont assez galants pour inviter les filles ce qui manque un peu aux québécois.













mardi 24 avril 2012

Seuls les enfants

Tout le monde a déjà entendu ces histoires de Suisses qui sortaient le soir en laissant leurs enfants seuls endormis et l'intercom ouvert chez leurs voisins.  Un classique.  C'est chose assez courante en tout cas, chez les Suisses de l'âge de nos parents, babyboomers.

Oh mon dieu, réagissons-nous, en bons québécois ( je ne sais pas pour les autres nationalités).

Mais ce qui continue de me surprendre, c'est comment beaucoup d'enfants suisses de jeune âge sont laissés seuls.  La première fois que tu vois, un enfant de 5 ans avec la clé autour du cou et le natel (cellulaire) au retour de l'école à 15h00, tu te dis, ses parents sont fous, un cas isolé sans doute.

Pis ces fameux jumeaux dans la classe de Maximilien qui l'année dernière, à 9 ans, circulaient comme bon leur semble dans un rayon de 3-4km.  Ses jumeaux se permettaient d'ailleurs l'école buissonnière une fois de temps en temps.

Et les cas s'additionnent...  ma coiffeuse qui a laissé son fils de 6 ans seul à maison une bonne partie des vacances de Pâques.  Dans le skate parc, la majorité des enfants, beaucoup de 7-8 ans, étaient non accompagnés d'un adulte.

Ça me rappelle aussi qu'à 4 ou 5 ans à Arvida, j'avais un terrain de jeux beaucoup plus grand que la cour arrière.  J'ai même déjà fait du tricycle sur le terre-plain du boulevard Saguenay.

Tout ça porte à réflexion...  Il y a une confiance ici qui règne et aussi, une volonté de rendre autonome leurs enfants.  Un peu à l'opposé de cette nouvelle génération de québécois qui n'ont confiance en personne et préfèrent ne pas sortir plutôt que de laisser leurs enfants à une petite gardienne (ou gardien).  Il faut tant qu'à moi se trouver un juste milieu.  Maximilien a eu la première fois la permission de se rendre en trotinette avec son copain au stade des Abériaux (un bon 2 km de chez nous).


mardi 3 avril 2012

La semaine spéciale à l'école

La semaine spéciale est une autre belle initiative de l'école du Canton de Vaud.   Elle est organisée pour les élèves à partir de la 5e année jusqu'à la 8e.  Cette semaine a lieu avant les vacances de Pâques ( où ils ont 2 semaines de congé).

Les élèves sont invités à choisir parmi une vingtaine d'activités, cinq qui leur plaisent.  Le but de cette semaine est de les éveiller à autre chose, de les faire goûter à toutes sortes d'activités inhabituelles dans des domaines variés (artistique, sportif, littéraire, culinaire, historique, scientifique).

Parmi les choix :
Reportage
Trampoline
Cuisine du monde
Crochet (!!)
Équitation
Stop Motion
Fabrication de savon...
Sortie en VTT
Visite au Mamco à Genève
Orchestre
Golf
Aéromodélisme
et j'en passe.

Tous les ateliers sont donnés par les enseignants de nos enfants.  Ils sont vachement dynamiques ces profs.

Maximilien avait déjà fait ses choix : VTT, trampoline et cirque alors que moi aussi, j'avais déjà tout choisi: Échecs, Polydrons (des maths), Écriture.  Une mère s'essaie.

Une négociation a permis quand même d'incorporer quelques choix plus axés sur les arts et la culture dans sa liste.  Et la sélection a été faite.

Comme il avait mis Orchestre (en 4e position) et que à mon avis, tous les enfants sachant jouer d'un instrument ont été choisis pour faire partie de l'orchestre, un band Rock en fait, Maxi fait donc la vie de rock star cette semaine.

Le groupe est composé d'un un trombone, d'un piano, de 3 guitares, 3 chanteuses, d'une batteur et d'une violoniste. M. Dufour leur faire interpréter du Shakira, Maroon 5 et Red Hot Chili Pepper! Comme il y avait 3 guitares électriques, le petit monsieur a été assigné à a la fonction de bassiste.  Je voudrais bien être un petit oiseau pour voir ça!

C'est bien beau tout ça mais vous vous demandez sans doute si avec toutes ces vacances, semaines de camp/semaines spéciales, ils avancent tout de même à l'école.  Tout à fait.  Mais comme ils cumulent en plus 4 ou 5 périodes d'allemand, par semaine, en math ils ont du retard par rapport au programme de 5e du Québec.    Fait que en ce moment, Maxi fait du rattrapage avec sa mère... les fractions, la mesure des angles en vue de rentrer au secondaire en même temps que les autres....  Heureusement, que j'ai un élève talentueux.


lundi 19 mars 2012

Solo

Ça fait plus d'un mois que je n'ai pas écrit de billet.  J'avais une raison très précise, en fait, un défi à relever.  


Depuis janvier, je suis le premier violoncelle de l'orchestre St-Pierre-Fusterie.  Et dans le programme que nous préparions ce printemps, il y avait un solo de violoncelle, solo de près de 2 minutes...  Je trouvais ça assez motivant comme expérience moi qui n'avais pas joué solo devant des gens depuis l'âge de 15 ou 16 ans. 


J'ai donc beaucoup travaillé à la maison et avec mon professeur.  Il y a de ça, un mois, j'ai finalement, répété ce solo pour une première fois avec l'orchestre.  Et là, ça été un moment catastrophe tant musicalement qu'émotivement.  Quatre secondes avant le moment crucial, les signes vitaux, se sont emballés. Les battements du coeur, les tremblements, la sueur, la boule au ventre.  Pourtant, une minute avant j'étais tout à fait normale.  Les premières 12-15 notes ont été toutes fausses et ensuite, je me suis reprise mais l'ensemble était plus que boiteux.  


Un fois terminée, j'étais plus capable de jouer une seule note, ni capable de tenir une conversation.  Cette expérience m'a hantée la nuit.  Et j'ai concocté mon premier plan de match.  


Aller jouer à la gare, question de me désensibiliser.  David a semblé inquiet...pour la sécurité de mon violoncelle.  


Je suis passée au plan B.  Jouer devant des gens pas tout à fait inconnus.  J'ai donc demandé à ma plus que sympathique voisine italienne qui est venue faire office de public à 2 reprises.  J'ai aussi demandé l'aide d'un collègue violoncelliste dont la femme est violoniste professionnelle.  Je suis allée chez eux vendredi dernier pour leur faire un concert privé.  


J'ai aussi commandé et lu le livre Vaincre le Trac de M. Ricquier1,  afin de comprendre et de trouver des trucs pour m'aider.  2 techniques que j'ai retenues : la visualisation c'est à dire, travailler intérieurement, vivre le moment en détail dans sa tête chaque jour pendant 3 semaines, sentir chacune des notes, les doigts mais aussi les félicitations du chef...


L'autre technique est de s'imaginer dans un des moments où on était bien, confiant en soi et en la vie et au moment culminant, de l'associer à un mouvement (serrer le point par exemple).  Au bout d'un moment, seulement le mouvement finit par induire la sensation de bien-être (très pavlovien).  


Le concert était hier, le 18 mars. Nous enregistrions ce concert, devant public, pour en faire un disque afin de le vendre à nos fans.  Au raccord, j'étais passablement stressée.  Mon coeur battait en chamade.  Mais avant le concert, j'ai discuté avec la première violon (une professionnelle ) et elle m'a dit: Cynthia, on va se faire plaisir.  Il faut savoir que dans cette 4e pièce de la suite du Lac des Cygnes, le violon débute par un solo, l'orchestre embarque pour un petit moment et ensuite, suit le solo de violoncelle secondé par le violon qui vient dialoguer avec le violoncelle qui a la ligne mélodique.


Est enfin venu LE moment.  Lors du solo de violon, j'ai fermé les yeux et suis rentrée dans une bulle en pensant à moment où je m'étais bien sentie.  Un état de quasi sommeil.  Quelques secondes avant de passer à l'action, j'étais détendue. Je me suis exécutée et les notes sont sorties, justes.  Le vibrato et les démanchés un peu raides mais rien de choquant.  


Le collègue violoncelliste venu m'écouter m'a dit même que c'était mieux que quand j'ai joué chez lui.  Je suis contente de ma performance et de l'avoir fait.  Mieux encore, j'ai tellement travaillé que en 3 mois, j'ai fait un progrès considérable et ça, c'est un acquis qui dure plus longtemps que 2 minutes.  


Pour ceux que ça intéresse, ce solo n'est pas sur YouTube mais vous pouvez l'acheter sur  iTunes  (le lien mène directement vers la toune).  Le solo en question est à la 4e minute.



1 - Professeur à l'école nationale de musique de Chambéry

lundi 6 février 2012

L'école primaire à la Suisse

Ça fait longtemps que je voulais vous expliquer comment ça fonctionne ici à l'école suisse. Le temps sibérien (le vent qui souffle vient vraiment de Sibérie) me donne le temps nécessaire pour vous l'expliquer.   Similaire en plusieurs points avec l'école primaire au Québec (la réforme au Québec s'est inspirée de la Suisse), l'école Suisse est aussi différente.  Des points en mieux, des points en moins... Et quelques trucs assez chouettes dont on pourrait s'inspirer.


Les notes, les classes
Tout d'abord les années ont à peu près le même nom sauf pour la maternelle - ici la première (4 ans) et la deuxième enfantine (5 ans).  Julien est en première primaire et Maximilien en 5e, primaire.


Les apprentissages ont lieu aux mêmes années.  Les notes par contre, il n'y en a pas avant la 5e année.  Les notations sont  A (atteint), AA (atteint avec aisance), LA (largement atteint), PA (partiellement atteint) na (non atteint).


Un esprit sain dans un corps sain
On veille à ce que les enfants soient polyvalents et on les éveille à tout de sorte d'activités artistiques et sportives.  J'ai aussi l'impression que le sport y est plus important qu'au Québec (2  périodes par semaines et à l'occasion 3).  Déjà dans plusieurs années scolaires, ils partent en camp sportif (ski de fond cette année pour Maxi et alpin l'année dernière). 


Au printemps, une semaine d'activités est organisée pour les enfants de 5e;  Pendant 3 jours ils vont pouvoir essayer différentes disciplines sportives ou autre (vélo de montagne, orchestre, équitation, comment fabriquer du savon (!!), échecs, mathématiques avancées, visite au musée d'art contemporain, maquettes architecturales pour n'en nommer que quelques-unes).  


Une école pas faite pour des mères au travail
Le midi, la majorité des enfants rentrent à la maison pour diner.  Il n'y a pas de cafétéria ni de service de garde à l'école.  Mais heureusement dans quelques communes, dont la nôtre, une fondation de la petite enfance offre le service de repas et de garde après l'école.  Ce service est évidemment payant et ce, proportionnellement au salaire.  Croyez-moi c'est loin du 7$ par jour....  


Un avenir qui se décide tôt
C'est en 5e année, que les choses deviennent différentes.  On est déjà dans un mode secondaire (avant la 5e et 6e faisaient partie du secondaire). Maximilien a donc un professeur titulaire qui lui enseigne le français, l'allemand et les activités manuelles (scier du bois, faire de la couture..).  Cette prof, comme une bonne partie des maîtresses et maîtres, leur enseigne aussi la gym (l'éduc quoi!).  Sinon les autres matières sont enseignés par des professeurs différents (histoire, science, géographie, mathématiques, musique).


Les profs défilent dans la classe, qui elle est toujours la même.  
Rendu en 6e année, c'est à ce moment qu'a lieu la sélection entre les enfants qui sont promis à un avenir universitaire, technique ou à un métier.  


VSB, VSG, VSO
Ces mots clés, je les ai appris assez vite.  La pression chez les parents se sent déjà car les notes de 5e sont importantes aussi.  Une moyenne de 5/6 est nécessaire dans les 3 matières importantes : le français, les maths et l'allemand.  
La voie royale c'est la VSB: la voie baccaulauréat : celle qui mène aux études universitaires. Moins de 20% des enfants.  Après 3 ans de secondaire, les élèves entrent au gymnase préparant à la maturité académique (Bac "S"). Le reste se prépare dans des écoles de diplôme (maturité commerciale) et/ou de perfectionnement à entrer dans des professions réputées difficiles.


Les autres voies sont la VSG : la voie générale mène aux apprentissages et aux diplômes d'écoles spécialisées et la VSO est à la voie à options qui mène aux apprentissages uniquement.  


Après leur scolarité obligatoire, plus de 60% des jeunes (15-16 ans) entrent dans le monde professionnel, avec un "contrat d'apprentissage". Ils se retrouvent donc en formation, pour 1 - 2 jours par semaine en école professionnelle et, pour le reste de leur temps, en entreprise chez le patron formateur qui les a engagés.
Des passerelles existent permettant de changer de voie si certaines conditions sont réunies.
Bref, les élèves suisses entrent dans le milieu du travail beaucoup plus tôt que nous et les stages offrent un type d'apprentissage alternatif intéressant.  Évidemment, les Suisses arrivent à pourvoir des effectifs pour des métiers professionnels et techniques, chose qui est difficile au Québec.  Mais bon, dans certains cas, ça peut être assez triste de ne pas offrir à certains jeunes un horizon plus large.  


Mais bon, je ne veux pas vous étourdir trop longtemps avec un système un peu difficile à comprendre et qui varie de canton en canton.  


Le conseil de classe


Pour terminer, une des initiatives que je trouve plus qu'intéressante, c'est le conseil de classe.  Chaque vendredi, les enfants (à partir de la 5e) sont invités à écrire un mot et à le déposer dans une boite.  Un enfant les lit tout haut.  Alors, le harcèlement, les intimidations, les coups bas  sont mis au grand jour et surtout à mis à l'attention de la maîtresse.  En début d'année, beaucoup de plaintes étaient rédigés à propos d'un garçon qui tentait d'avoir de l'attention en utilisant des stratégies assez négatives.


La maitresse a su bien gérer la situation et ce garçon a maintenant plein d'amis, dont mon fils.  En ce moment, tout va bien et le conseil de classe sert surtout pour les félicitations (ils s'envoient des mots de félicitations pour les amis qui ont obtenu de bonnes notes).


En tous les cas, mes enfants sont très heureux à l'école ici.  


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mardi 17 janvier 2012

Mon père a toujours 28 ans.

Mon père a toujours 28 ans de plus que moi; ma mère, 24.  Ce sera toujours ainsi.  Si bien que les 70 ans de mon père, c'était un peu du surréel, jusqu'à cette prise de conscience pendant la fin de semaine.

Mon père Claude m'a eu, j'avais déjà 2 ans.  Vieux garçon endurci, vivant chez ses parents, mon père a vite abandonné sa vie de célibataire à la vie de famille, sans soubresaut.  Il était fait pour ça la vie de famille, mon père.  Homme moderne, avant l'heure, mon père cuisinait, lavait énergiquement les cheveux de ses trois filles, faisait le ménage et c'est sans jamais rechigner qu'il faisait au moins 10 allers-retours par semaine pour nous conduire à nos cours de musique et autres activités.

Il nous a donné aussi le goût et l'exemple de l'effort et du travail.  La construction de notre chalet est un bon exemple de projet familial où tout le monde devait y mettre un peu du sien. Je ne sais plus trop ce qu'on avait fait comme bêtise, mais mon père nous a fait pelleté 2 voyages de terre : on s'en souvient encore!!)  Avoir vu mon père travailler, m'a montré qu'on peut tout faire quand on le veut.

Quand on est jeune, on prends les choses pour acquis.  Mais dès qu'on émerge de l'adolescence, on prend davantage conscience de la valeur des choses.  

Et en quarante et un an, il m'est rarement arrivé de voir une histoire comme la nôtre. Un homme, qui malgré, l'absence de gênes en commun, ne fait aucune différence entre sa fille adoptive et ses deux filles biologiques.  Aucune.  Lorsque je me suis mariée, mon père cet homme assez discret a pris la parole avec émotion, faisait sentir à tous l'amour qu'il avait pour sa grande fille.  De l'amour paternel 100% pur.  

Mon père est calme, patient, aimant, vaillant, beau, cultivé, et a les idées politiques à la bonne place ;)  C'est de notoriété publique, de toute façon,  mon père se rapproche de la perfection.

Il a bien quelques petits défauts, mais c'est sa fête ;)

J'en profite pour lui rendre hommage aujourd'hui.

Papa, je t'aime et merci pour tous ses enseignements et beaux souvenirs que tu nous as crées et que tu continues de nous créer (ta face en haut du MontBlanc, mémorable!!)

Cynthia

PS.  Je soumettais à David quelques idées de titre pour mon billet et lui aurait choisi Doux Jésus.  Pour sa douceur, sa gentillesse, mais aussi parce que quand vraiment il s'énerve, du genre un coup de marteau sur le doigt, il s'autorise parfois à invoquer le nom du fils.
PS2 : Merci aussi à ma mère, c'est elle qui l'a choisi!






vendredi 6 janvier 2012

Compétences hivernales

De retour de vacances dans les Alpes laissez- moi plutôt que de vous endormir par la description des belles conditions de neige, du paysage magnifique,  de la bonne compagnie, vous raconter nos mésaventures hivernales.

Passé le choc du confort du skieur de l'an passé (voir mon billet de février dernier), nous étions tous prêts à savourer la vie de montagne avec nos amis venus nous visiter. Je leur avais réservé une voiture  en spécifiant bien que ça nous prenait une voiture avec pneus d'hiver.  - Mais Madame, ça va de soit -  m'avaient-ils répondus...

La Suisse cette année est très gâtée au niveau de la neige.  Aujourd'hui, les dangers d'avalanche sont à leur plus haut niveau d'ailleurs.  Champéry, notre lieu de vacances est un petit village du Valais est situé à 1050 m dans les Alpes.  Les chalets y sont construits à flanc de montagne et forcément, les chemins pour s'y rendre sont non seulement sinueux mais super à pic.  Genre des pentes de 30-35 degrés.  Premier jour, l'Opel de location est restée prise dans 1 cm de neige... douloureuse constatation : des pneus d'été....  Un cas pour invoquer le petit Jésus, hein papa?

Dans ces chemins de montagne, on y affiche, l'obligation de mettre des chaînes à neige lors des intempéries.



Comme ils annonceaient de la neige pour les jours à venir, l'Office du Tourisme m'a fourni le numéro de garages.  Direction Garage Rey-Bellet pour l'achat et la pose de nos chaînes à neige.
- Ah, bon... vous connaissez pas les chaînes à neige, pourtant vous connaissez ça vous l'hiver au Québec...  nous dit le garagiste.  On avait l'air de Pee-wees..

Je n'allais quand même pas commencer à lui expliquer qu'au Québec, on maîtrise les abrasifs et on ne mets pas que du sel sur les routes...  

Le garagiste, M. Rey-Bellet nous a vraiment été d'une très grande aide en plus d'être super gentil.  Un homme, un vrai, comme il ne s'en fait plus beaucoup.  Guide de montagne en plus d'être garagiste et aubergiste, monsieur Rey-Bellet est descendant de contrebandier.  Pour en savoir un peu plus sur l'histoire des contrebandiers pendant la guerre, sur Champéry et notre M. Rey-Bellet, article intéressant ici.

Il est sorti de son garage, tout chic, pas de manteau et de gants et nous a installés nos super chaînes (184  francs) sur les roues de l'Opel.  Je l'ai bien observé et demandé à installer la 2e roue, désireuse d'apprendre la technique.  Il me trouvait pas mal bonne de vouloir apprendre (Je l'ai l'affaire avec les gars de garage ;)

Pas si simple que ça.  C'est surtout l'enlèvement de la chose qui peut être problématique car la chaîne peut tomber dans la transmission et là, t'es dans la marde.

Nous voilà parties avec notre tank (rouler sur de l'asphalte avec ça, c'est l'impression que ça fait).  Le seul problème c'est que tu peux rouler au maximum à 50 km  (et encore!!).  Fait que notre problème était partiellement réglé puisque nos amis malheureusement devaient repartir au bout d'une semaine et qu'on peut pas rouler sur l'autoroute avec les chaînes.

Patrick Location a finalement retrouvé la raison ou plutôt eu peur de se faire poursuivre.  En plus de ses excuses, il nous a autorisés à nous faire installer des pneus d'hiver.  Une autre bonne raison de retourner voir notre nouvel ami garagiste.

Bref, si un jour vous venez skier en Suisse, visionnez ce charmant vidéo sur l'installation des chaînes...  disparues du Québec depuis belle lurette et surtout n'oubliez pas d'inspecter vos pneus avant de partir.